16 February 2006

Remiage (11')

Approche spectrale. Formellement simple (arche). Développements parallèles de flux complexes occupant chacun une région particulière du spectre. Si je devais comparer à une sculpture, je crois avoir taillé dans un bloc massif, mais portant en lui la mémoire de strates géologiques de textures et couleurs différentes.
Le remiage est un ajout d'eau pure au marc, après le premier pressurage du raisin (vin) ou des pommes (cidre). J'ai choisi ce titre car, en plus de sa proximité orthographique avec remixage, la façon dont j'ai traité mes différents matériaux sonores tient un peu du remiage, à l'exception d'une couche purement synthétique réalisée en contrepoint, dans la durée réelle de la pièce, par commande gestuelle en 5 dimensions (tablette graphique); cette strate de synthèse a aussi la particularité de ne pas faire appel à des hauteurs conventionnelles avec leurs harmoniques (progression arithmétique), mais bien à des partiels en progression géométrique (ce qui, en acoustique, est contre-nature, mais permet le passage par des points remarquables, notamment lorsque la raison de la progression avoisine le nombre d'or.)
Le mixage final est réalisé en 5.1 (stéréo-compatible) de sorte que, spatialement, chaque 'voix' ait sa propre mobilité, et occupe un territoire qui dépasse généralement la rampe stéréophonique conventionnelle. Conçue pour une écoute ambiophonique et à niveau élevé, la pièce peut également être jouée en stéréo avec répartition sur plusieurs paires de haut-parleurs, si possible en alternant, dans le positionnement, les voies gauche et droite. La séparation devrait être maintenue jusque dans l'extrême grave (sub stereo, le cas échéant).

Création le 24 mars 2006 à Bruxelles au Petit Théâtre Mercelis (XL), dans le cadre du concert Electro-Belge, coproduction ‘Musiques et Recherches’ - FeBeME.